La pénurie mondiale de matériel informatique coûteux bouleverse le milieu de l’intelligence artificielle. Pour y remédier, Open AI, la société derrière le Chatbot ChatGPT envisage sérieusement la possibilité de fabriquer des puces en interne. Selon un rapport de Reuters publié le 5 octobre, Open AI a même évalué une entreprise non divulguée comme cible potentielle d’acquisition. Ceci dans le but de soutenir ses ambitions dans la production de puces dédiées à l’intelligence artificielle.
Les limites imposées par la pénurie de GPU
Dans un article de blog de Raza Habib, Sam Altman, fondateur et PDG d’OpenAI, avait exprimé sa frustration face aux pénuries de processeurs graphiques (GPU). Selon lui et ses développeurs, cette situation ralentit la progression de son entreprise. De même qu’elle entrave les projets à court terme. « Un thème récurrent tout au long de la discussion était qu’OpenAI fait actuellement face à des limitations importantes en raison des pénuries de GPU.
Pourquoi la production de puces en interne serait-elle bénéfique pour OpenAI ?
- Indépendance : disposer de ses propres puces permettrait à OpenAI de ne plus subir les retards liés à la pénurie mondiale de matériel informatique.
- Optimisation : en concevant et fabriquant des puces spécialement adaptées à leurs besoins, OpenAI pourrait améliorer considérablement les performances de ses produits comme ChatGPT.
- Maîtrise des coûts : en internalisant la production, OpenAI pourrait réduire les coûts engendrés par les intermédiaires et potentiellement diminuer le prix de ses offres.
- Innovation : produire en interne donne également la possibilité d’innover plus rapidement et de s’adapter aux besoins changeants du marché.
OpenAI emboîte le pas à Google et Amazon
Si OpenAI décide de poursuivre son projet de fabrication de puces en interne, elle rejoindra un groupe restreint de géants de l’industrie technologique tels que Google et Amazon. Ces derniers ont déjà franchi le pas vers la production de puces spécialisées au sein de leur entreprise. Voici quelques exemples parmi ces entreprises :
Google et ses Tensor Processing Units (TPU)
En 2015, Google a annoncé la création de ses premiers ASIC, ou unités de traitement de tenseurs (TPU). Google crée des solutions dédiées à l’apprentissage automatique. Leur but est d’accélérer les opérations de modèle de réseau neuronal propres à Google. Aujourd’hui, la troisième génération de ces puces est en cours d’utilisation.
Amazon et ses Graviton
De son côté, Amazon a présenté en 2018 sa première puce ARM Graviton, destinée à ses services cloud Amazon Web Services (AWS). Cette initiative intervient dans le cadre des efforts du géant du commerce électronique pour réduire sa dépendance à l’égard des fabricants de puces traditionnels.
Quelles conséquences sur le marché des processeurs pour l’intelligence artificielle ?
La production de puces en interne par OpenAI aurait un impact indirect sur le marché des processeurs destinés à l’intelligence artificielle. En effet, cela pourrait :
- Inciter d’autres entreprises spécialisées en intelligence artificielle à opter pour la fabrication en interne. Par conséquent, la demande auprès des fabricants de puces traditionnels tels que NVIDIA ou AMD sera en baisse.
- Accroître la concurrence entre les différents acteurs du secteur. De même que cela peut pousser à l’innovation dans la conception de nouvelles architectures de puces dédiées à l’intelligence artificielle.
- Favoriser une diversification de l’offre sur le marché. De nouvelles solutions matérielles adaptées à des besoins spécifiques dans le domaine de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle verront le jour.
Conclusion
Le créateur de ChatGPT, OpenAI, étudie sérieusement la possibilité de produire en interne des puces dédiées à l’intelligence artificielle. Il s’agit d’un virage stratégique qui l’amènerait à rejoindre les rangs d’acteurs majeurs du marché tels que Google et Amazon. L’affaire est à suivre de près !
