L’essor croissant des cryptomonnaies attire l’attention des régulateurs et des forces de l’ordre. Selon un rapport publié par Kraken, les demandes de données émanant des autorités américaines ont augmenté de 30% en 2023.
Pression croissante des autorités américaines
D’après les données fournies par Kraken, l’une des principales plateformes d’échange de cryptomonnaies, les autorités américaines sont à l’origine de près de 30% des demandes de données reçues en 2023. Avec pas moins de 1393 requêtes, les agences gouvernementales américaines exercent une pression croissante pour obtenir davantage d’informations de la part de ces plateformes.
Le FBI se distingue particulièrement, représentant plus d’un tiers des demandes. Les demandes émanant de la SEC, le gendarme boursier, attirent également l’attention, représentant 60% des requêtes des régulateurs américains, bien qu’elles soient encore minoritaires en nombre.
En prenant du recul, Kraken a enregistré près de 5000 demandes de données l’année dernière, provenant de 69 pays au total. Cela représente une progression globale de 33% par rapport à 2022.
Certains pays se démarquent par des augmentations spectaculaires, comme les Îles Vierges britanniques (+400%) ou l’Australie (+341%). Ces statistiques reflètent clairement un durcissement des politiques à l’égard des cryptomonnaies.
Même constat du côté de Coinbase. La bourse américaine a reçu plus de 13000 requêtes sur la période allant d’octobre 2022 à septembre 2023.
Plateformes d’échange de cryptomonnaies entre conformité et vie privée
Il est difficile pour l’instant de savoir exactement quelles données Kraken et Coinbase acceptent de partager avec les autorités. Mais les deux géants des cryptomonnaies affichent leur volonté de collaborer, du moins dans une certaine mesure. Coinbase a déclaré son intention d’offrir des « données anonymes ou agrégées ». De même, Kraken a affirmé son engagement à ne communiquer des informations sur ses utilisateurs que lorsqu’elle y est légalement obligée.
L’enjeu pour ces plateformes d’échange est donc de trouver un subtil équilibre entre la protection des données personnelles de leurs clients et la nécessité de répondre aux demandes des autorités compétentes. C’est un exercice d’équilibriste complexe, amené à se compliquer davantage à l’avenir sous la pression croissante des demandes de renseignements.