Toujours pas d’ETF Ethereum : le régulateur américain reporte encore sa décision

Temps de lecture : 4 minutes

La décision du régulateur américain, concernant la proposition d’un ETF Ethereum par Invesco et Galaxy Digital, a été repoussée une fois de plus. Initialement attendue plus tôt, cette décision est maintenant programmée pour le 6 mai 2024, marquant un nouveau délai dans le processus d’approbation.

Le tant convoité ETF Ethereum, objet de grandes attentes au sein de la communauté financière et des investisseurs en cryptomonnaies, semble être encore loin de voir le jour. Cette perspective a été renforcée par les actions récentes de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, qui a décidé de repousser une fois de plus sa décision sur la demande soumise par Invesco et Galaxy Digital. Initialement prévue pour une date antérieure, la réponse de la SEC a été reportée à mai 2024, laissant entrevoir une attente prolongée pour les parties intéressées.

L’introduction d’un ETF Ethereum sur le marché aurait probablement des effets similaires à ceux observés avec l’ETF Spot Bitcoin, notamment en offrant aux investisseurs une voie réglementée et sécurisée pour s’exposer à l’Ether (ETH) sans devoir détenir directement la cryptomonnaie. Détenir des titres ETF est donc idéal donc pour capitaliser sur les évolutions du taux d’une crypto mais ne permet pas d’utiliser concrètement la cryptomonnaie, pour payer en ligne ou sur un casino avec crypto par exemple.  Néanmoins, la spécificité de l’Ether pose un défi particulier au régulateur américain, qui doit trancher entre deux classifications possibles pour cet actif : soit comme une commodity (matière première), soit comme un security (titre financier). Cette distinction est cruciale car elle influence directement les critères d’approbation de l’ETF et les régulations applicables.

La demande pour cet ETF Ethereum avait été formulée l’année dernière par les deux entités financières, dans l’espoir d’obtenir une approbation rapide. Cependant, le processus a connu un retard significatif, la décision ayant été repoussée jusqu’au 6 février 2024, puis à nouveau différée. James Seyffart, analyste chez Bloomberg spécialisé dans les questions liées aux ETF et aux cryptomonnaies, n’a pas été surpris par ce nouveau report. Selon lui, ce délai était totalement prévisible et s’inscrit dans une série de retards successifs qui pourraient encore survenir dans les mois à venir. Seyffart souligne que la date cruciale à marquer dans les calendriers est désormais le 23 mai, moment auquel une décision finale devra être prise concernant une autre demande d’ETF Ethereum, celle de VanEck.

Cette dernière remarque de Seyffart, partagée sur la plateforme sociale X, met en lumière l’anticipation et les spéculations entourant l’approbation des ETF sur les cryptomonnaies, en particulier ceux liés à l’Ethereum. L’ensemble de la situation dépeint un paysage d’incertitude réglementaire où les acteurs du marché et les investisseurs restent en attente de signaux clairs de la part des autorités de régulation.

Les retards répétés par le régulateur américain dans l’approbation de l’ETF Ethereum évoquent inévitablement les péripéties rencontrées lors de l’examen de l’ETF Bitcoin, qui, après une longue période d’attente marquée par l’anticipation et la déception des investisseurs institutionnels, a finalement reçu le feu vert en janvier de l’année dernière. Toutefois, le chemin vers l’acceptation de l’ETF Ethereum semble parsemé d’obstacles légèrement différents et peut-être plus complexes que ceux rencontrés pour le Bitcoin.

La nature même de l’Ether : une difficulté à sa titrisation

La difficulté réside dans la nature même de l’Ether et dans les fonctionnalités qui le distinguent du Bitcoin. Tandis que le Bitcoin est souvent considéré principalement comme une réserve de valeur ou un « or numérique », l’Ether est le pilier de la plateforme Ethereum, supportant une gamme étendue d’applications décentralisées (dApps) et de contrats intelligents. Cette polyvalence de l’Ether suscite des interrogations quant à sa classification réglementaire, car elle implique des implications légales et opérationnelles différentes pour les entités souhaitant lancer un produit financier basé sur l’ETH.

Le régulateur se trouve donc dans une position délicate, devant équilibrer entre la volonté de stimuler l’innovation et la nécessité de protéger les investisseurs, tout en naviguant dans un cadre juridique qui n’était pas initialement conçu pour les complexités des cryptomonnaies. La décision concernant l’ETF Ethereum, au-delà de ses implications immédiates pour les marchés, pourrait donc également servir de précédent pour la manière dont d’autres actifs numériques seront traités à l’avenir, soulignant l’importance de cette évaluation réglementaire dans l’évolution du paysage financier numérique.


Selon les informations compilées par Bloomberg, nous sommes actuellement à un moment critique où le régulateur financier américain est confronté à un calendrier serré pour évaluer et rendre des décisions sur quatre importantes demandes d’ETF Spot Ethereum. Ces demandes, émanant de sociétés financières de premier plan telles que VanEck, ARK 21Shares, Hashdex, et Grayscale, exigent une attention particulière et une analyse approfondie, compte tenu de leur potentiel impact sur le marché des cryptomonnaies et le secteur financier dans son ensemble. Avec une échéance fixée avant la fin du mois de mai 2024, le régulateur est sous pression pour non seulement évaluer chaque demande sur ses mérites individuels mais aussi pour comprendre les implications plus larges de l’introduction d’ETF basés sur Ethereum sur les marchés financiers.

Ces demandes d’ETF Spot Ethereum représentent un pas potentiellement significatif vers l’adoption institutionnelle des cryptomonnaies, offrant aux investisseurs un moyen réglementé et potentiellement moins risqué d’accéder à l’Ether par rapport à l’achat direct de cryptomonnaies sur les bourses. La tâche du régulateur, dans ce contexte, va au-delà de la simple évaluation de la conformité de ces produits avec les réglementations en vigueur. Elle implique également une compréhension approfondie des nuances techniques et des implications du marché de l’Ether, ainsi que des risques associés et des avantages potentiels pour les investisseurs.

Le défi est d’autant plus grand que ces décisions pourraient établir des précédents importants pour l’avenir des produits financiers liés aux cryptomonnaies aux États-Unis. Le régulateur doit donc manœuvrer avec prudence, en tenant compte non seulement des aspects réglementaires et de conformité mais aussi de l’impact potentiel sur la stabilité des marchés financiers et la protection des investisseurs. Cela nécessite une collaboration étroite avec les parties prenantes du secteur, une analyse rigoureuse des données de marché, et une évaluation des technologies sous-jacentes qui soutiennent Ethereum.

Avec le temps qui presse jusqu’à la date limite de fin mai 2024, le régulateur est appelé à redoubler d’efforts pour s’assurer que les décisions prises soient non seulement judicieuses et éclairées mais aussi opportunes. Cela implique de naviguer dans un paysage complexe et en évolution rapide, où la technologie, la finance et la réglementation se croisent, pour façonner l’avenir des investissements en cryptomonnaies de manière responsable et stratégique.

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