Blanchiment d’argent : Bitcoin est traçable

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Avec son nouveau paquet de mesures contre le blanchiment d’argent, la Commission européenne veut interdire les portefeuilles de cryptomonnaies anonymes. De plus, elle souhaite étendre les obligations de diligence raisonnable à l’ensemble du secteur.

La Commission européenne présente mardi tout un ensemble de propositions législatives. Ces dernières visent à renforcer la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ces mesures comprennent notamment des exigences plus strictes concernant l’utilisation de monnaies virtuelles. Telles que le bitcoin, l’ethereum ou le ripple. La Commission s’assure que les transferts de crypto-actifs puissent être entièrement suivis.

Avec l’actuelle 5e directive sur le blanchiment de capitaux, les opérateurs de bureaux de change et autres prestataires de services pour les cryptomonnaies doivent déjà vérifier. Leurs clients dans le cadre des obligations habituelles de diligence des institutions financières. Ils doivent, par exemple, stocker l’identité des utilisateurs et l’adresse de leur portefeuille dans une base de données centrale.

Avec la réforme proposée, ces réglementations s’étendent à l’ensemble du secteur des cryptomonnaies. De plus, tous les prestataires de services se soumettent aux exigences d’identification. La Commission veut interdire en principe les portefeuilles de cryptomonnaies anonymes.

Extension de l’application de la directive sur le blanchiment de capitaux

La Commission de l’UE a déjà fait un pas supplémentaire vers la modification du cadre juridique correspondant avec son projet de règlement sur les marchés des crypto-actifs l’année dernière. Il s’agit de définir les exigences pour les émetteurs de jetons de l’UE ainsi que pour les prestataires de services qui souhaitent demander l’autorisation de fournir leurs services dans le marché unique. La proposition couvre un large éventail d’activités qui répondent ou dépassent les exigences du Groupe de travail sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Avec les nouvelles propositions, la Commission vise à adapter le champ d’application de la directive sur le blanchiment de capitaux, qui couvre actuellement l’échange de cryptocurrences en monnaie commune comme les montants en euros, au champ d’application plus large des prestataires de services dans le cadre de la réglementation prévue pour les marchés des monnaies virtuelles. La possibilité d’ouvrir ou d’utiliser un « compte anonyme de cryptomonnaies » n’en fait pas partie.

Une meilleure supervision des fournisseurs de services de cryptomonnaie

Le paquet donnera également aux États membres des possibilités plus larges pour obliger les fournisseurs de services de cryptomonnaies établis sur leur territoire et ayant leur siège dans un autre pays de l’UE à désigner un point de contact central pour les livraisons officielles, par exemple. C’est déjà le cas pour les émetteurs de monnaie électronique et les prestataires de services de paiement.

Selon le plan, tous les prestataires impliqués dans le transfert de cryptomonnaies devraient également collecter et mettre à disposition des données sur les mandants et les bénéficiaires des transferts de monnaies virtuelles effectués avec leur participation. Cela doit être mis en œuvre via une réforme du règlement sur les transferts d’argent adopté en 2015. Selon la Commission, ces nouvelles règles « permettront d’améliorer considérablement la surveillance des fournisseurs de services de cryptomonnaies ».

Le plafond d’encaissement arrive

L’innovation dans le secteur en pleine expansion des monnaies virtuelles, que la Banque centrale européenne (BCE) souhaite enrichir d’un euro numérique, ne sera pas entravée malgré les règles strictes, selon Bruxelles. Le projet pourrait même faire progresser le secteur des cryptomonnaies dans la communauté, car il « bénéficie d’un cadre juridique actualisé et harmonisé à l’échelle de l’UE ». En outre, les solutions d’identification numérique via Internet doivent être renforcées et étendues afin de limiter les obstacles pour les clients.

La Commission veut également fixer un plafond d’argent liquide de 10 000 euros dans toute l’UE. Elle estime que ce chiffre est suffisamment élevé pour ne pas remettre en cause l’euro en tant que moyen de paiement légal. De même que pour reconnaître en même temps le rôle important des espèces.

Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent

Un autre élément est la création d’une autorité supérieure pour lutter contre le blanchiment d’argent. Il encourage et coordonne la coopération entre les unités nationales d’enquête sur les transactions financières. De plus, il facilite les analyses conjointes. Cela a pour but de mieux détecter les flux financiers illicites transfrontaliers. Selon le plan, l’autorité peut superviser directement les entreprises financières à haut risque. L’organe directeur se compose de six experts indépendants et limitera l’influence des États membres.

Les défenseurs des données ont longtemps considéré les CRF comme trop puissantes. Selon eux, les réglementations existantes en matière de blanchiment d’argent imposent déjà une conservation disproportionnée des données. Ce qui permet d’abolir définitivement le secret bancaire.

Des milliards d’euros d’argent sale

Environ un pour cent de la production économique annuelle de l’UE correspond à des activités suspectes. Des milliards d’euros d’argent sale sont en jeu. L’UE dispose des réglementations les plus strictes au monde. Mais les failles sont comblées. Derrière les sommes blanchies se cachent des crimes terribles. À cette fin, les registres existants des comptes bancaires nationaux se relient.

Le Bundestag transpose la 5e directive sur le blanchiment d’argent en droit national à la fin de 2019. Ce faisant, elle élargit le cercle des personnes concernées pour inclure les fournisseurs. Ces derniers détiennent, gèrent ou sécurisent des actifs cryptographiques ou des clés cryptographiques privées au sens large. La condition préalable est que les services servent à détenir, stocker et transmettre des jetons pertinents pour des tiers. Après les protestations des start-ups, les prestataires de services financiers ne fournissent pas d’autres services. A part la garde de cryptomonnaies, ils n’ont donc pas de contact direct avec le client final laissent de côté.

Révolutionnaire

Le paquet de mesures a le potentiel de devenir une pierre angulaire d’une lutte européenne uniforme contre le blanchiment de capitaux. De même que le financement du terrorisme et de faire progresser le marché financier unique européen.

L’harmonisation des règles actuelles, notamment en ce qui concerne l’identification des clients dans les États de l’UE. De même que le projet de nouvelle autorité de lutte contre le blanchiment d’argent sont des piliers importants à cet égard.

Les propositions législatives de la Commission doivent maintenant être examinées par le Parlement européen et le Conseil. La Commission espère une procédure rapide afin que la future autorité anti-blanchiment puisse être opérationnelle en 2024.

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