La Banque centrale européenne a déclaré aux membres de l’Europarlement qu’elle souhaitait s’arroger un droit de veto sur les crypto-monnaies et jouer un rôle plus important dans la surveillance de leur utilisation au sein de l’UE.
C’est ce que contient un avis officiel envoyé de Francfort à Bruxelles concernant les nouvelles crypto-monnaies, qui devraient être lancées dans un avenir proche, notamment le Diem (anciennement Libra) de Facebook.
Le précédent projet du géant de Mark Zuckerberg aurait dû être ancré à un panier de devises officielles, alors qu’actuellement, en raison de plusieurs obstacles réglementaires rencontrés ces derniers mois, il devrait être soutenu exclusivement par le dollar.
Comme d’autres banques centrales dans le monde, la BCE a manifesté un certain nombre de préoccupations liées à l’essor des monnaies numériques. Il s’agit notamment des “stablecoins” qui, contrairement aux bitcoins, peuvent compter sur une valeur plus stable puisqu’ils sont liés à un moyen d’échange externe et non aux cotations du marché.
La BCE veut plus de pouvoir sur les cryptomonnaies
Bien que cette caractéristique permette de compter sur une situation moins volatile, des craintes subsistent de la part des autorités financières quant à la possibilité que leur propagation entraîne une absence de contrôle sur les paiements, les opérations bancaires et les politiques monétaires.
Afin d’éviter ces risques a priori, la BCE avait déjà établi en septembre une série de règles à appliquer par les Big Tech opérant dans le secteur, prévoyant certaines exigences en matière de capital et de liquidité, ainsi que des tests de résistance à soumettre. Un cadre réglementaire auquel Facebook, avant la diffusion de Diem, aurait dû adhérer.
Comme on l’affirme, en effet, les acteurs qui entendent mettre à disposition une monnaie virtuelle devraient être soumis aux mêmes règles que celles prévues pour les fonds monétaires traditionnels, notamment la disponibilité de réserves de liquidités substantielles, afin de mieux faire face à un éventuel abandon de la clientèle.
Les risques des cryptomonnaies pour la zone euro
La BCE elle-même a d’ailleurs affirmé la nécessité de jouer un rôle prépondérant en autorisant ou non l’activation d’une crypto-monnaie dans la zone euro, afin de maintenir son contrôle sur la tendance de l’inflation et la sécurité des paiements.
Dans le document sont ensuite invités les députés européens et les autres institutions de l’UE à modifier les règles actuelles, de manière à garantir l’avis contraignant pour les gouvernements nationaux par l’autorité dirigée par Christine Lagarde.
Pendant ce temps, la Banque centrale européenne poursuit son projet de création de l’euro numérique qui, contrairement aux pièces stables émises par des entreprises privées, ne sera pas soumis à ces nouvelles règles.