Ben Zhou, le PDG de Bybit, une plateforme d’échange de cryptomonnaies de premier plan, a récemment suscité un débat passionné au sein de la communauté Ethereum et a évoqué la possibilité d’un « rollback » de la blockchain. Cela signifie un retour en arrière de son historique, en cas d’événement catastrophique. Cette déclaration, bien que présentée comme une mesure extrême, soulève des questions cruciales sur l’immuabilité de la blockchain et les limites de la décentralisation. Cet article explore les arguments de Zhou, les réactions qu’ils ont provoquées et les implications d’un tel scénario pour l’avenir d’Ethereum.
Le rollback : une solution de secours face à l’apocalypse Ethereum ?
Ben Zhou a souligné que le rollback ne serait envisageable qu’en cas de « black swan event » (événement cygne noir), c’est-à-dire un événement imprévisible et aux conséquences désastreuses, qui menacerait l’existence même d’Ethereum. Il a cité des exemples tels qu’une attaque quantique réussie, un bug majeur du protocole ou une centralisation excessive du réseau qui le rendrait vulnérable à la censure. Dans une telle situation, un rollback pourrait être perçu comme un « dernier recours » pour préserver la blockchain et les actifs qui y sont stockés.
Cependant, Zhou a insisté sur le fait qu’un rollback serait une décision extrêmement difficile et controversée, qui nécessiterait un consensus massif de la communauté Ethereum. Il a également reconnu que cela remettrait en question le principe fondamental de l’immuabilité de la blockchain, qui garantit que les transactions passées ne peuvent pas être modifiées. Le dilemme est clair : privilégier la survie du réseau au détriment de son intégrité, ou maintenir l’immuabilité au risque de perdre toutes les données.
Immunabilité contre censure : les dangers d’un pouvoir centralisé
Les déclarations de Zhou ont déclenché une avalanche de réactions au sein de la communauté Ethereum. Certains ont salué sa prudence et sa volonté de réfléchir à des solutions de secours en cas de crise. D’autres ont exprimé leur inquiétude face à l’idée d’un rollback, craignant que cela n’ouvre la voie à une centralisation accrue du pouvoir et à une potentielle censure des transactions. La question de l’immuabilité de la blockchain est essentielle.
Le principal argument contre un rollback est qu’il créerait un précédent dangereux. Si un rollback est possible en cas de crise, cela signifierait que l’histoire de la blockchain peut être réécrite par une autorité centrale, ce qui remettrait en question la confiance dans le système. De plus, cela pourrait inciter les acteurs malveillants à tenter de provoquer des « black swan events » dans le but de manipuler la blockchain à leur avantage.