La crise frappe de plein fouet le secteur des cryptomonnaies : Genesis Global Capital, un acteur majeur du prêt de cryptomonnaies, se trouve aujourd’hui au bord du gouffre. La firme, déclarée en faillite, est dans la tourmente et cherche désespérément à liquider une partie considérable de ses actifs. La demande a été déposée auprès de la Cour de faillite des États-Unis, visant à obtenir l’approbation pour vendre des parts dans les Trusts Grayscale Bitcoin, Ethereum, et Ethereum Classic, représentant une somme colossale de 1,6 milliard de dollars.
Une vente sous pression
La précipitation derrière cette demande de vente est palpable. Genesis souligne l’importance cruciale d’obtenir rapidement le feu vert pour liquider ces actifs avant que les prix volatils du Bitcoin, de l’Ether, et de l’Ethereum Classic ne subissent des fluctuations défavorables. L’objectif ? Maximiser les fonds disponibles pour rembourser les créanciers et minimiser les pertes.
Le détail des actifs en jeu de Genesis
La composition des actifs de Genesis est révélatrice de sa stratégie d’investissement passée. Les parts du Grayscale Bitcoin Trust (GBTC) constituent environ 87 % du portefeuille total de Genesis dans les trois trusts, équivalant à 1,38 milliard de dollars. À côté, les parts du Grayscale Ethereum Trust (ETHE) et du Grayscale Ethereum Classic Trust (ETCG) représentent respectivement 10 % et 3 % du portefeuille, avec des valeurs approximatives de 169 millions de dollars et 38 millions de dollars.
Un contexte réglementaire favorable ?
Genesis met en avant un élément réglementaire récent qui pourrait jouer en sa faveur : l’approbation par la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis de la conversion du GBTC en un fonds négocié en bourse (ETF) de Bitcoin au comptant. Cette conversion ouvre la voie à la rédemption des parts en espèces, un avantage non négligeable dans le cadre de leur stratégie de liquidation. Cependant, un obstacle demeure pour les trusts ETH, qui nécessitent un consentement écrit du sponsor pour la vente, un consentement que Genesis espère voir levé.
Les conséquences d’un marché volatile
La demande de Genesis intervient dans un contexte de marché particulièrement instable, où les investisseurs se détournent progressivement des actifs en GBTC. L’exemple le plus frappant est la vente par l’échange de cryptomonnaies en faillite FTX de 22 millions de parts GBTC, liquidant ainsi l’intégralité de ses avoirs. Cette tendance accentue la pression sur Genesis pour maximiser le rendement de la vente de ses actifs dans un marché imprévisible.
Vers un avenir incertain
La démarche de Genesis révèle les défis auxquels sont confrontées les entreprises du secteur des cryptomonnaies dans le climat économique actuel. Entre régulations strictes, volatilité du marché, et crises financières, le chemin vers la récupération semble semé d’embûches. Reste à voir si la vente de ces actifs marquera un tournant positif pour Genesis et ses créanciers, ou si elle n’est qu’un pansement sur une plaie béante dans l’univers tumultueux des cryptomonnaies.
Genesis se trouve à un carrefour critique, cherchant à naviguer dans les eaux troubles de la faillite avec l’espoir de remettre à flot une entreprise autrefois florissante dans l’écosystème crypto. La décision de la cour sur leur demande de vente pourrait bien déterminer le cours de leur redressement.