La société Visa déploie une initiative pilote aux États-Unis qui permet à des entreprises d’envoyer des paiements en stablecoins adossés au dollar depuis des comptes financés en devise fiat. Ce dispositif cible notamment les plateformes de freelances et les activités de la gig-économie.
Le concept du programme
Grâce à ce pilote, les entreprises clientes de Visa peuvent continuer à utiliser des comptes traditionnels libellés en dollars pour financer des paiements. Mais le bénéficiaire final peut opter pour recevoir ses fonds sous forme de stablecoin (par exemple adossé au dollar) directement sur son portefeuille numérique.
Le message de Visa : « lancer des paiements en stablecoin, c’est permettre un accès universel à l’argent en quelques minutes, non en jours ».
Pourquoi cibler les freelances et la gig-économie ?
Les travailleurs de la gig-économie (freelances, créateurs de contenu, plateformes distributrices) représentent un segment où la rapidité de paiement et l’accès à des fonds stables sont essentiels. Une enquête interne à Visa indique que 57 % des freelances privilégient des méthodes de paiement numériques pour un accès plus rapide.
En outre, dans les pays ou les zones où l’accès bancaire est limité, recevoir des fonds via un portefeuille stablecoin peut s’avérer plus efficace qu’attendre un virement traditionnel.
L’arrière-plan technologique et réglementaire
Ce pilote s’inscrit dans la continuité des efforts de Visa pour intégrer la technologie blockchain et les actifs numériques dans ses services de paiement. Il s’appuie également sur un environnement réglementaire américain qui devient plus clair pour les stablecoins, facilitant l’expérimentation à grande échelle.
Les fonds sont encore alimentés en monnaie fiat par l’entreprise, mais le transfert final se fait en jeton numérique stable, ce qui réduit les délais et les frictions.
Impacts potentiels et défis
Avantages
- Paiements plus rapides, quasiment instantanés, pour les bénéficiaires.
- Réduction des délais et des frais associés aux transferts internationaux.
- Meilleure inclusion financière dans les zones sous-bancarisées.
Défis
- Les bénéficiaires doivent disposer d’un portefeuille compatible ; la conformité KYC/AML reste nécessaire.
- Le cadre réglementaire des stablecoins peut encore évoluer, ce qui introduit des incertitudes.
- Les entreprises doivent adapter leurs infrastructures pour intégrer ce nouveau mode de paiement.
Conclusion
Le pilote de Visa marque une avancée importante dans la convergence entre la finance traditionnelle et la technologie blockchain. En permettant aux entreprises de financer des paiements en dollars et aux travailleurs de recevoir des fonds via des stablecoins, le dispositif ouvre de nouvelles voies pour l’économie freelance et transfrontalière. Reste à voir comment ce modèle sera déployé à plus grande échelle et s’il deviendra un standard dans les paiements numériques.

