Dans le sillage de la répression chinoise, les États-Unis se sont positionnés comme l’épicentre de l’extraction de bitcoins au niveau mondial, selon les dernières données partagées par l’Université de Cambridge.
Selon l’indice de consommation d’électricité de Cambridge Bitcoin (CBECI), les mineurs américains détiennent désormais une part de 35,4 % du marché minier du bitcoin, en termes de distribution totale du hashrate mondial. Le positionnement de la nation américaine intervient après que le gouvernement chinois a interdit l’extraction de crypto-monnaies plus tôt cette année.
Les données du CBECI montrent également que le Kazakhstan (18 %) et la Russie (11 %) sont les prochains grands centres d’extraction de bitcoins en dehors des États-Unis. Ces trois pays ont gagné des parts de marché importantes dans le sillage de la répression chinoise. Selon l’étude, ces mesures prohibitives ont réduit la part de la Chine « effectivement à zéro ».
Il convient de noter que le hashrate, ou taux de hachage, est l’unité de mesure de la puissance de traitement d’un réseau Blockchain. Un taux de hachage plus faible signifie une moindre concurrence entre les mineurs pour valider les nouveaux blocs. Cela signifie également que le réseau est moins sûr, car l’échelle des ressources nécessaires pour effectuer une attaque à 51 % est réduite.
La Chine perd sa couronne
La Chine a longtemps maintenu une position contre les crypto-monnaies. Le gouvernement avait maintenu l’interdiction de négocier de tels actifs depuis 2017, mais cette année, il a doublé ces mesures, d’abord en fermant les opérations minières dans la région, puis en jugeant illicite la quasi-totalité des activités de crypto.
Plus tôt cette année, ces politiques prohibitives ont eu un effet négatif sur la force du réseau de la principale crypto-monnaie, ainsi que sur les performances du marché du bitcoin.
« L’effet immédiat de l’interdiction imposée par le gouvernement sur le minage de crypto-monnaies en Chine a été une chute de 38 % du taux de hachage du réseau mondial en juin 2021, ce qui correspond à peu près à la part de la Chine dans le taux de hachage avant la répression », a noté Michel Rauchs, responsable des actifs numériques au Cambridge Centre for Alternative Finance (CCAF), dans un rapport.
Ces chiffres suggèrent que les mineurs chinois ont cessé leurs activités simultanément après les annonces du gouvernement. Il est toutefois possible que des opérations minières secrètes se poursuivent malgré l’interdiction. Cependant, cette répression a également entraîné l’exode des mineurs et a donné l’occasion à d’autres juridictions de rejoindre le secteur.
En avril 2021, les États-Unis ne détenaient que 16,8 % de la part du hashrate mondial, ce qui signifie que la part de marché des États-Unis a augmenté de 105 %. De même, le Kazakhstan et la Russie ont augmenté leurs parts de 120% et 61%, respectivement.
Bon signe pour le bitcoin
Au-delà des trois nouveaux centres miniers, le Canada (9,55%), l’Irlande (4,68%), la Malaisie (4,59%), l’Allemagne (4,48%) et l’Iran (3,11%) représentent les parts de hashrate les plus importantes. M. Rauchs a estimé dans ce sens que les données indiquent que les mineurs ont déjà réussi à se localiser à l’étranger, ce qui est une étape positive pour la sécurité du réseau Bitcoin.
La répression chinoise a pour effet d’élargir la répartition géographique du hashrate dans le monde, ce qui peut être considéré comme une évolution positive pour la sécurité du réseau et les principes décentralisés du bitcoin.
Il semble que le règne de la Chine sur l’industrie minière du bitcoin soit en train de se réduire, les entreprises du secteur voyant la nécessité de répartir leurs opérations plutôt que de les centraliser en un seul endroit. Rappelons qu’en 2019, la Chine en est venue à représenter plus de 70 % du taux de hachage global total du réseau Bitcoin.
Bien que la tendance immédiate suggère qu’il n’y aura pas de vainqueur clair, cette répartition des mineurs et de la part du taux de hachage semble aider le prix du bitcoin, qui a récupéré près de 83 % depuis le crash de juillet (coïncidant avec la répression chinoise) pour s’échanger actuellement au-dessus de 55 000 USD.
