Ce lundi 7 avril 2025, les marchés mondiaux ont ouvert dans un bain de sang. Le CAC 40 perd plus de 6 % dès l’ouverture, suivi par une Bourse de Francfort en chute de 5,7 %, et Londres, en recul de 5 %. Du jamais vu depuis 2020. À Wall Street, les futures sont en forte baisse, et les circuits breakers pourraient entrer en jeu à l’ouverture.
En toile de fond : une guerre commerciale relancée par les États-Unis, avec des droits de douane massifs annoncés par l’administration Trump contre la Chine, l’Union européenne et le Japon. En retour, Pékin et Bruxelles ont promis des représailles. Le climat est explosif.
Des fondamentaux ébranlés
Le choc des marchés est à la hauteur de son ampleur : brutal et global, il secoue toutes les grandes économies et met à mal des secteurs entiers. La chute des valeurs industrielles, technologiques et financières est vertigineuse, provoquant un véritable effondrement de la confiance. Le pétrole, symbole de la stabilité économique mondiale, plonge sous les 60 dollars, signalant une contraction inquiétante de la demande globale. L’or, traditionnellement perçu comme un refuge, s’envole dans un climat d’incertitude et de volatilité.
En Europe, la situation est particulièrement préoccupante. La zone euro, déjà fragilisée par des mois de croissance molle, voit ses indicateurs virer au rouge. Ce lundi 7 avril 2025, des chiffres décevants, tels que la baisse de la production industrielle allemande, la dégradation de la balance commerciale française et l’indice Sentix de la zone euro, illustrent la gravité de la situation. Les économistes pointent désormais un risque de stagflation — une récession combinée à une inflation — qui n’a jamais semblé aussi imminent.
Ce lundi noir rappelle les épisodes historiques de panique boursière, comme ceux de 2008 ou même de 2020, où des chocs globaux ont déstabilisé les marchés financiers. Mais cette fois, l’origine du malaise est aussi géopolitique : la guerre commerciale relancée par les États-Unis, avec des droits de douane massifs contre plusieurs grandes puissances économiques, nourrit l’incertitude. La crainte d’une récession mondiale n’a jamais été aussi forte, et les experts s’accordent à dire que les prochaines semaines seront déterminantes. Le sentiment général est celui d’un système économique mondial en train de se réinitialiser sous l’effet des décisions politiques, sans que l’on puisse encore entrevoir l’issue de ce chaos financier.
Et du côté des cryptos ?
Contrairement à ce que certains analystes espéraient, la corrélation entre les marchés traditionnels et les cryptomonnaies n’a pas résisté à la panique généralisée. Le week-end a été marqué par une chute brutale des principales cryptos, avec des pertes importantes :
- Le Bitcoin a perdu plus de 6 % en 24 heures, chutant sous les 75 000 $.
- L’Ethereum n’a pas été épargné, chutant de 12 % pour atteindre environ 1 570 $ — un niveau qu’il n’avait plus touché depuis près de quatre ans.
La capitalisation totale du marché crypto s’est effondrée de plus de 8 %, atteignant à peine les 2,5 trillions de dollars.
Cette correction spectaculaire sur le marché des cryptos est largement due à l’effet domino provoqué par la panique sur les marchés boursiers. Voici les principaux facteurs expliquant cette chute :
Les cryptos perçues comme des actifs risqués
Toujours vues comme des investissements plus volatils, les cryptos sont devenues les premières victimes des dégagements massifs de liquidités.
Les investisseurs institutionnels sécurisent leurs positions :
Dans une période d’incertitude, ces acteurs majeurs se tournent vers des actifs plus traditionnels comme :
- Les devises fiat,
- Les matières premières (or, pétrole, etc.).
Worldcoin (WLD) et l’incertitude accrue :
Ce mardi, le projet dirigé par Sam Altman prévoit de libérer 5 millions de tokens, soit l’équivalent de près de 2,97 millions d’euros en plus en circulation. Cet « unlock » risque d’ajouter de la pression baissière sur un marché déjà fragilisé.
Un contexte global sous tension :
L’instabilité boursière mondiale, exacerbée par les mesures protectionnistes de l’administration Trump, continue de nourrir l’inquiétude des investisseurs. Les cryptos, loin de bénéficier de la décorrélation espérée, subissent de plein fouet les secousses d’une crise économique mondiale qui ne cesse de se renforcer.
Un rebond possible ?
Malgré la panique, certains signaux suggèrent une résilience structurelle du secteur crypto. La tenue de la Paris Blockchain Week du 8 au 10 avril 2025 envoie un message fort. Des figures de l’écosystème comme Richard Teng (Binance), Adam Back (Blockstream) ou Eric Turner (Messari) sont attendues à Paris. L’événement pourrait raviver l’intérêt institutionnel et recentrer le débat sur les fondamentaux technologiques des projets blockchain.
Côté stablecoin, les volumes explosent : preuve que de nombreux investisseurs cherchent à se protéger sans sortir totalement de l’écosystème crypto. Le rôle des stablecoin comme actifs de transition en période de turbulence se confirme.
Vers un nouveau cycle économique ?
Ce lundi noir dépasse le cadre d’un simple coup de vent boursier. Il illustre les fragilités structurelles du modèle économique mondial, trop dépendant des décisions politiques et des tensions géopolitiques. La réaction des cryptos, bien que négative, montre aussi une maturité croissante : les plateformes tiennent, les volumes restent élevés, et les acteurs continuent d’innover.
Plus largement, la crise actuelle pose la question du besoin de systèmes financiers alternatifs, transparents et résilients. La blockchain et les cryptos, en dépit de leur volatilité, pourraient devenir une pièce essentielle de l’économie du futur — à condition de traverser cette tempête.
Conclusion
Les prochains jours seront décisifs. Si les marchés traditionnels s’enfoncent davantage, les cryptos pourraient redevenir une alternative sérieuse pour les investisseurs en quête d’autonomie et de protection contre les politiques monétaires instables.
La semaine s’annonce agitée, entre publications macroéconomiques, les tensions autour de Jerome Powell – président de la Fed – qui alerte sur les effets néfastes des droits de douane imposés par l’administration Trump (hausse de l’inflation, ralentissement de la croissance, montée du chômage), et un contexte politique sous haute tension.
