L’introduction du CBDC ne compte pas uniquement des avantages. Selon un document de travail de la Banque du Canada, elle est liée à un bon nombre d’inclusivité tant sur le plan numérique, financière et pratique. Les auteurs du document parlent de :
- Inclusion financière : l’accès aux services financiers pour tous les individus, y compris les membres des Premières Nations et les personnes âgées.
- Inclusion numérique : garantir que toutes les tranches de la population bénéficient d’un accès équitable aux technologies numériques nécessaires pour utiliser les services financiers.
- Accessibilité pratique : considérer les aspects pratiques et les compétences requises pour utiliser une technologie donnée avec succès.
Les défis liés à l’introduction des CBDC
Le document souligne que le nombre d’individus faisant face à des obstacles ou à une exclusion est plus important qu’on ne le pensait auparavant. Si une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) est introduite sans tenir compte des trois aspects de l’accessibilité, les usagers pourraient subir des désavantages.
Par exemple, les membres des Premières Nations au Canada vivent plus loin des institutions financières et leur inclusion financière dépend de l’accès numérique. Cependant, ils peuvent avoir moins de compétences dans l’utilisation de la technologie numérique. Les problèmes d’utilisabilité et la charge cognitive pourraient également poser des obstacles pour les personnes âgées à mesure que la population vieillit.
Défis spécifiques aux populations autochtones
En ce qui concerne les membres des Premières Nations, il est crucial de travailler avec les communautés concernées. Une collaboration permet de comprendre leurs besoins spécifiques et aborder les questions d’inclusion financière et numérique. Il peut s’agir de mettre en place des infrastructures adaptées et d’offrir des formations sur l’utilisation des technologies numériques.
Les obstacles rencontrés par les personnes âgées
Pour les personnes âgées, la conception des CBDC doit tenir compte des utilisateurs ayant des limitations cognitives ou physiques. Il est nécessaire de garantir une interface conviviale et facile à utiliser. A cela s’ajoute des options de soutien et d’assistance en cas de besoin.
L’intervention des banques centrales pour relever ces défis
Surmonter ces défis demande une vision plus large. Les banques centrales devront aborder des problèmes généralement considérés comme étant en dehors de leur champ d’intérêt. Les banques centrales devront travailler en étroite collaboration avec divers acteurs et institutions pour :
- Promouvoir l’éducation financière et numérique pour les populations défavorisées ou isolées.
- Développer des infrastructures adaptées aux besoins spécifiques des différents groupes sociaux et communautés.
- Instaurer des mécanismes de protection et de soutien pour les utilisateurs ayant des difficultés à accéder aux services financiers numériques.
Le cas du Canada : une étude antérieure sur l’utilité des CBDC
Selon une étude précédente, la plupart des Canadiens n’ont pas de raison particulière d’utiliser une CBDC. Cependant, cette constatation ne doit pas empêcher les autorités monétaires d’examiner attentivement les questions d’inclusion.
Conclusion
Les banques centrales seront confrontées à des défis inconnus pour parvenir à l’inclusivité des CBDC, selon une étude. Il est indispensable d’adopter une approche proactive et collaborative. Elle permettra la conception et la mise en place des systèmes financiers qui tiennent compte des besoins spécifiques des différentes populations. Seul un effort concerté de toutes les parties prenantes permettra d’atteindre un système financier véritablement inclusif.