Depuis plusieurs mois, le dollar américain vacille et d’autres économies cherchent à profiter de cette situation. Les appels pour une dédollarisation se multiplient, notamment du côté des pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et de l’Amérique latine. Focus sur cette tendance qui pourrait s’amplifier dans les années à venir.
Les raisons derrière la volonté de dédollarisation
La dédollarisation est un processus par lequel les pays cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis du dollar américain en tant que monnaie de réserve et de transaction internationale. Plusieurs raisons poussent les pays, notamment l’Iran, la Russie et la Chine, à envisager sérieusement cette option :
- Le déclin relatif de la domination américaine : ces dernières années, les États-Unis ont vu leur influence politique et économique mondiale diminuer, permettant à d’autres acteurs tels que la Chine et la Russie de prendre de l’ampleur sur la scène internationale.
- Les tensions géopolitiques : les relations entre les États-Unis et certains pays, comme l’Iran et la Russie, sont de plus en plus tendues, ce qui incite ces derniers à chercher des alternatives au dollar pour contourner les sanctions américaines.
- La recherche d’une plus grande indépendance économique : en réduisant leur dépendance vis-à-vis du dollar, les pays espèrent diminuer l’influence des décisions politiques et économiques américaines sur leur propre économie.
Les initiatives de dédollarisation en cours
Concrètement, comment ces pays cherchent-ils à dédollariser leur économie ? Voici quelques exemples d’initiatives en cours :
La création de nouvelles monnaies de réserve
Le groupe des BRICS a notamment appelé à la création d’une nouvelle monnaie de réserve qui pourrait concurrencer le dollar. En remettant en cause la domination du billet vert, cette nouvelle monnaie aurait pour objectif de rendre les marchés émergents moins sensibles aux décisions politiques prises aux États-Unis.
Le renforcement des relations commerciales régionales
Pour contourner le dollar dans leurs transactions internationales, certains pays, comme la Russie et la Chine, ont conclu des accords commerciaux bilatéraux permettant d’utiliser leur monnaie nationale pour le règlement des transactions entre eux. De même, l’Iran a signé des accords similaires avec plusieurs de ses voisins régionaux.
Le développement des infrastructures financières alternatives
Afin de réduire leur dépendance vis-à-vis du système financier américain, des pays comme la Chine et la Russie travaillent à développer leurs propres systèmes de paiement internationaux, indépendants du réseau SWIFT contrôlé par les États-Unis.
Les conséquences possibles d’une dédollarisation
Si la dédollarisation devait s’accélérer et s’étendre à un plus grand nombre de pays, plusieurs conséquences pourraient en découler :
- Une réduction du rôle international du dollar : avec une moindre utilisation du billet vert dans les transactions internationales et comme monnaie de réserve, le dollar pourrait perdre de son poids sur la scène économique mondiale.
- Un impact sur l’économie américaine : la demande pour le dollar pourrait diminuer, ce qui pourrait entraîner une baisse de sa valeur et rendre plus difficile pour le gouvernement américain de financer sa dette publique.
- Des tensions géopolitiques accrues : la dédollarisation pourrait exacerber les rivalités entre les grandes puissances, notamment entre les États-Unis, la Chine et la Russie.
En conclusion, la dédollarisation est une tendance qui semble prendre de l’ampleur, portée par des acteurs tels que l’Iran, la Russie et la Chine. Si elle devait se concrétiser, cela pourrait avoir d’importantes implications sur l’économie mondiale et les relations entre les grandes puissances.
