Depuis quelques années, sans faire grand bruit, les États constituent d’énormes portefeuilles de bitcoins, bien souvent grâce à des saisies judiciaires massives. En 2025, trois nations se détachent clairement du lot, s’imposant comme les plus grands détenteurs étatiques de BTC. Regardons de près les chiffres, mais surtout, les stratégies surprenantes derrière ces réserves.
1. Les États-Unis : le Bitcoin, Nouvelle Réserve Stratégique
Les États-Unis s’installent confortablement à la première place, détenant une réserve gouvernementale estimée entre 198 000 et 200 000 bitcoins.
L’essentiel de ces avoirs n’est pas issu d’un investissement volontaire, mais de confiscations majeures :
L’emblématique affaire Silk Road (2013), qui a permis la saisie de 174 000 BTC.
Le piratage de Bitfinex, d’où le Département de la Justice a récupéré 94 636 BTC.
Jusqu’à récemment, ces actifs étaient vus comme de simples « biens confisqués » destinés à être vendus. Mais la donne a changé : un décret fédéral vient de les inscrire dans le patrimoine stratégique national, les plaçant au même niveau que les réserves d’or. C’est une première historique : le Bitcoin passe officiellement au statut d’instrument de politique économique publique.
2. La Chine : Un Portefeuille Crypto Malgré l’Interdiction
Paradoxalement, la Chine, malgré ses mesures drastiques (interdiction du minage et du trading crypto), se positionne en deuxième place avec environ 190 000 BTC en réserve.
Comment ? Ces sommes proviennent, elles aussi, majoritairement d’affaires judiciaires retentissantes, notamment le tristement célèbre scandale PlusToken (2019). Le gouvernement chinois aurait mis la main sur près de 194 775 BTC lors du démantèlement de cette immense fraude.
Même si Pékin a déjà liquidé une partie, une portion conséquente reste gérée de manière stratégique par des entités d’État comme le ministère des Finance
3. Royaume-Uni : un rôle significatif dans les saisies
Le Royaume-Uni occupe la troisième place avec environ 61 000 BTC sous gestion.
Toutefois, contrairement aux États-Unis, le Royaume-Uni ne semble pas considérer le Bitcoin comme une réserve stratégique permanente. La National Crime Agency (NCA) dispose d’une unité dédiée, le Crypto Assets Unit, chargée de stocker puis de vendre aux enchères ces actifs après jugement dans le cadre d’affaires liées à la fraude et au crime financier.
Ainsi, le modèle britannique est davantage transactionnel : les bitcoins sont plutôt destinés à être liquidés une fois que les procédures judiciaires sont terminées.