Les crypto-monnaies sont de nouveau à l’honneur sur les marchés ce vendredi. Le bitcoin, la crypto-monnaie la plus utilisée, est à son prix le plus élevé depuis avril, touchant les 60 000 dollars. Plusieurs raisons expliquent cette forte hausse, donnant l’impression que le regard jusqu’alors méfiant de certaines institutions et acteurs du marché envers ces actifs est en train de changer. Cependant, certains restent réticents : la Banque d’Angleterre (BoE) avertit même que les cryptos pourraient déclencher une crise financière mondiale comme celle de 2008 si des réglementations strictes ne sont pas appliquées à ces actifs.
« Lorsque quelque chose se développe très rapidement dans le système financier, et ce dans un espace largement non réglementé, les autorités chargées de la stabilité financière doivent s’en rendre compte », a déclaré Jon Cunliffe, gouverneur adjoint de la BoE, dans un discours prononcé mercredi.
Dans son discours, repris par CNBC, M. Cunliffe a comparé le marché des crypto-actifs, qui est passé de 16 milliards de dollars (13,79 milliards d’euros) il y a cinq ans à 2,3 billions de dollars (1,98 billion d’euros) aujourd’hui, au marché des prêts hypothécaires à risque de 1,2 billion de dollars (1,2 billion d’euros) en 2008.
« Le monde des crypto-monnaies commence à se connecter au système financier traditionnel et nous assistons à l’émergence d’acteurs à effet de levier. Et, surtout, cela se passe dans un espace largement non réglementé », a insisté le gouverneur adjoint de la banque centrale britannique.
Pas de valeur intrinsèque
À cet égard, Cunliffe a fait valoir que, même si les risques pour la stabilité financière mondiale sont limités pour l’instant, l’utilisation des cryptoactifs pose un problème. Comme il l’a souligné, la plupart « n’ont pas de valeur intrinsèque et sont vulnérables à d’importantes corrections de prix ».
Les prix du bitcoin et de l’ethereum, ainsi que d’autres « cryptos » considérées comme des mèmes directs tels que le dogecoin ou le shiba inu, se sont révélés depuis leur naissance extrêmement volatils et très sensibles à divers facteurs externes (et presque aléatoires), tels que les commentaires d’Elon Musk, le fondateur de Tesla, ou les mesures réglementaires du gouvernement chinois, entre autres.
Toutefois, Jon Cunliffe a reconnu mercredi que les gouvernements et les régulateurs ne devraient pas réagir de manière excessive ou classer les nouvelles approches comme « dangereuses » simplement parce qu’elles sont différentes.
En fait, selon lui, les cryptotechnologies offrent la perspective d' »améliorations radicales » des services financiers. La clé est d’augmenter le contrôle.
