En raison de l’évolution rapide du secteur financier, notamment dans le domaine de l’économie numérique, l’Australie envisage de mettre en place une législation. Celle-ci va permettre à la banque centrale de réguler les prestataires de portefeuille numériques tels qu’Apple Pay et Google Pay. En effet, ces services de paiement ne sont pas considérés actuellement comme des systèmes de paiement. Pour cela, ils ne sont donc pas soumis à la réglementation financière en Australie. Pour justifier cette initiative législative, le gouvernement australien invoque plusieurs aspects. Ceux-ci se déclinent en trois paramètres : la protection des consommateurs, la promotion de la concurrence et l’encouragement à l’innovation. L’initiative va permettre de combler le retard pris par les infrastructures de paiement et le cadre réglementaire face aux avancées technologiques dans le secteur financier.
Hausse remarquable des transactions via les portefeuilles numériques
Selon un rapport de l’Australian Banking Association, le nombre de transactions effectuées avec des portefeuilles mobiles est en nette croissance. Toutefois, le volume des transactions pourrait atteindre 2,4 milliards d’ici à 2022 contre seulement 29,2 millions en 2018. Mais cette augmentation massive révèle l’importance d’un cadre réglementaire adapté pour les fournisseurs de services de paiement numérique.
Opposition des géants technologiques
Toutefois, cette nouvelle législation ne fait pas l’unanimité. En effet, Google et Apple ont exprimé leur désaccord quant à la désignation de leurs plateformes comme systèmes de paiement. De plus, les deux entreprises affirment que leurs services se contentent de faciliter les transactions. Celles-ci concernent les opérations réalisées avec des cartes émises par des banques. De son côté, Apple refuse de commenter ce projet de loi. En effet, la marque se réfère à une soumission faite plus tôt dans l’année. Elle souligne à cet égard que toute réforme doit être proportionnée compte tenu du rôle limité des services numériques dans le système de paiement global.
Les principales conséquences de cette nouvelle régulation en Australie
Si la législation proposée est adoptée, voici quelques impacts potentiels sur les acteurs concernés :
- Protection accrue des consommateurs : la régulation des portefeuilles numériques va permettre de renforcer la sécurité et la protection des données personnelles et financières des utilisateurs. Cela les expose moins aux risques de fraude.
- Promotion d’une concurrence équitable : en contraignant les géants technologiques à suivre les mêmes règles que les autres acteurs du secteur financier, les petits fournisseurs de services de paiement numérique peuvent bénéficier d’un terrain de jeu plus équilibré.
- Innovation stimulée : un cadre réglementaire adapté peut encourager l’émergence de nouvelles solutions et technologies dans le domaine du paiement numérique. Cela contribue ainsi à l’essor global du secteur.
Les enjeux d’une régulation efficace des portefeuilles numériques en Australie
Pour parvenir à une régulation constructive et bénéfique pour l’ensemble des parties prenantes, il est essentiel de prendre en compte plusieurs aspects :
- Adaptabilité : la législation doit être en mesure de s’adapter rapidement aux évolutions technologiques et aux nouvelles tendances dans l’industrie du paiement numérique.
- Coopération internationale : étant donné la nature transfrontalière des transactions numériques, une coordination avec les autres pays et organisations internationales est primordiale afin d’harmoniser les réglementations et de prévenir les abus.
- Prise en compte des spécificités des acteurs : la régulation doit tenir compte des différences entre les services proposés par les divers fournisseurs de portefeuille numérique et adapter les exigences en conséquence.
En somme, l’Australie témoigne de son engagement à suivre l’évolution rapide du paysage financier. Le pays dévoile ce projet de loi visant à réguler les fournisseurs de paiement numérique. En effet, cette démarche pourrait avoir des répercussions sur la protection des consommateurs, la concurrence et l’innovation dans le secteur. Cependant, il reste à voir si ce projet de loi parviendra à satisfaire les attentes des différents acteurs concernés.