ICP : la cryptomonnaie du web 3.0 ?

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Le token ICP lancé le 10 mai dernier est rapidement entré dans le top 10 du classement mondial des cryptomonnaies. Au milieu des « crypto-mèmes » inutiles que sont Dogecoin (DOGE) ou encore Shiba Inu (SHIB), l’ICP se démarque en proposant un projet d’apparence innovante. En effet, avec le concept de l’« Internet computer », la fondation Dfinity n’ambitionne rien de moins que la création d’un web 3.0 débarrassé des GAFAM et des failles de sécurité. 

 

Qui a créé le concept de l’« Internet computer » et lancé la cryptomonnaie associée au projet ? 

L’ICP (pour « Internet Computer Protocol ») est une cryptomonnaie lancée le 10 mai 2021 sur les plateformes d’échange les plus influentes de la cryptosphère, telles que OKEx, Huobi, Binance, Gate.io ou encore Coinbase.

Ce nouveau token est l’une des étapes clés du déploiement d’un projet plus vaste : la création d’un « ordinateur Internet » (« Internet computer »). Ce concept a été inventé par Dominic Williams, un entrepreneur et théoricien des cryptomonnaies reconnu. Il a créé la fondation à but non lucratif Dfinity en 2016 à Zurich, dans le but de concrétiser le projet.

À partir de 2018, la fondation a attiré des investisseurs très influents, et notamment Andreesen Horowitz, dont la société de capital-risque est connue pour avoir lancé Twitter. En tout, Dfinity a bénéficié d’un financement à hauteur de 195 millions de dollars

 

Qu’est-ce que l’« Internet computer » ?

En bref

L’« ordinateur Internet » n’est pas qu’une cryptomonnaie. Le concept fait avant tout référence à un protocole basé sur la technologie de la blockchain. Il a été conçu dans le but de créer un web 3.0, entièrement décentralisé

 

Comment fonctionne Internet aujourd’hui ?

Afin de comprendre le projet de l’« ordinateur Internet », il faut se pencher sur la manière dont fonctionne Internet aujourd’hui. Le web 2.0 actuel repose déjà sur une organisation décentralisée. En effet, il est composé de millions de réseaux (publics et privés) qui communiquent entre eux grâce à des protocoles permettant le transfert de données. En bref, Internet a toujours été « le réseau des réseaux » : il ne possède pas de centre unique et névralgique, et ne peut donc pas être qualifié de réseau « centralisé » à proprement parler. 

Cependant, de nombreuses fonctionnalités et services du web reposent sur une infrastructure réelle et sur certains logiciels essentiels. Par exemple, Internet est relié à de très nombreux serveurs web. Ces dispositifs informatiques (logiciel et matériel) permettent d’héberger de nombreuses ressources.

Ils sont essentiels au stockage et au traitement des données, surtout depuis la multiplication des services de cloud computing. Ces derniers permettent d’avoir accès à de nombreuses fonctionnalités, sans avoir à télécharger ou installer un programme directement sur un ordinateur.

En outre, les entreprises et les particuliers dépendent aujourd’hui de logiciels antivirus et de firewalls pour protéger leurs données.

Si le fonctionnement d’Internet est décentralisé, certaines de ses fonctionnalités demandent donc d’avoir recours à des services, qui dépendent d’une infrastructure centralisée. Aujourd’hui, ces services (hébergement de site, cloud computing, firewalls…) sont dominés par les géants du web que sont Amazon web service, Google ou encore Microsoft. Avec le projet de l’« ordinateur Internet », Dominic Williams souhaite remettre en cause leur hégémonie, en proposant un réseau qui se passe des services que les GAFAM proposent. Ainsi, par exemple, les entreprises n’auraient plus à payer pour des services d’hébergement de sites web ou de stockage sur un cloud. 

[bctt tweet= »Projet #crypto ICP, le défi de l’#InternetComputer qui veut dépasser les limites du Web  » username= »coinaute »]

Les innovations proposées par l’« Internet computer » 

Le projet de la fondation Dfinity souhaite déplacer tous les services et les fonctionnalités d’Internet directement dans la blockchain. Internet deviendrait donc une sorte d’ordinateur géant, qui fonctionnerait sur le même principe que la blockchain Ethereum

Dominic Williams parle carrément de « Blockchain singularity », expression qui décrit un futur dans lequel toutes les activités numériques se feraient uniquement sur la blockchain.

Sur l’« Internet computer », l’hébergement d’un site ou encore la création d’une application se feraient directement grâce à des « smart contracts », qui permettent déjà de coder sur la blockchain. Le recours à des services tiers et payants ne serait donc plus nécessaire.

Dépasser les limites techniques de la blockchain pour la rendre aussi rapide que le web

Cependant, le projet de l’« Internet computer » se heurte à une limite technique majeure : celle de la lenteur des transactions sur les blockchains. Elles sont complétées en 30 à 60 minutes sur une blockchain comme Bitcoin, ce qui est très loin de correspondre à la rapidité du web. Pour remédier à ce problème, Dfinity a annoncé le lancement d’une technologie baptisée « Key chain », qui permettrait de mettre à jour et de modifier les « smart contracts » en quelques secondes.

Pour améliorer ses performances, l’« Internet computer » se base également sur la puissance de calcul de « centres de données indépendants », et pas seulement sur des mineurs. Afin de participer au projet, ces centres doivent obtenir l’autorisation du « Nervous Network System ». 

Il s’agit du système de gouvernance algorithmique de l’« Internet computer », sur lequel chaque utilisateur peut voter pour des propositions dès lors qu’il possède des tokens ICP.  Le projet serait déjà soutenu par 48 centres de données, situés sur plusieurs continents.

Afin de prouver la rapidité de cette nouvelle blockchain et de montrer ses possibilités, Dfinity a déjà présenté de nombreuses applications conçues sur son environnement. Il s’agit par exemple d’un clone de TikTok, baptisé CanCan, ou encore d’un réseau social professionnel ressemblant à LinkedIn (Distrikt).

 

Cours de l’ICP depuis son lancement et réception du projet

 

cours ICP

 

Dès son lancement, le token ICP a atteint la 4ᵉ place du classement mondial des cryptomonnaies. Il se situe aujourd’hui à la 8ᵉ place, avec un prix de 271,13 euros au moment de la rédaction de cet article. On le voit, l’ICP attire donc de nombreux investisseurs

Rien d’étonnant, lorsque l’on sait qu’il se positionne en tant que concurrent des GAFAM, et notamment de l’industrie du cloud computing qui pèse plus de 300 milliards de dollars. 

Cependant, le projet est loin de faire l’unanimité. Plusieurs analystes mettent en doute sa pertinence et son caractère innovant. C’est le cas de David Nage, le directeur d’une société spécialisée dans les actifs numériques. Dans un article du Financial Times, il a déclaré : « Il ne semble pas qu’ils fassent quelque chose de nouveau. Le marché a déjà mûri et produit de vraies applications qui sont utiles aujourd’hui ».

 

Conclusion

Propulsé au début du classement mondial des cryptomonnaies dès son lancement, le token ICP est aujourd’hui référencé par les plateformes d’échange les plus reconnues. Son prix est aujourd’hui l’un des plus élevés de la cryptosphère. Si le projet d’« ordinateur Internet » venait à se concrétiser, il pourrait révolutionner la technologie blockchain et rendre une partie de l’informatique actuelle obsolète. Le token ICP mérite donc d’être surveillé de près.

 

Sommaire

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