Le Japon, pionnier de la régulation des cryptomonnaies, s’apprête à opérer une transformation majeure de son régime fiscal. Dès 2026, les gains issus des actifs numériques pourraient être alignés sur ceux des produits financiers traditionnels, réduisant ainsi une charge fiscale jugée excessive par de nombreux investisseurs.
Points clés à retenir :
- La FSA propose de reclasser les cryptomonnaies comme produits financiers
- Le taux actuel peut atteindre 55 %, l’un des plus élevés au monde
- La réforme introduirait un taux unique et le report des pertes sur trois ans
- Le Japon passerait d’un système pénalisant à un cadre plus compétitif
- Les obligations déclaratives restent strictes jusqu’à 2026
Un tournant pour la fiscalité crypto au Japon
Le 24 juin 2025, la Financial Services Agency (FSA) a annoncé son intention de reclasser les cryptomonnaies comme produits financiers, au même titre que les actions et obligations. Cette évolution s’inscrit dans le plan de « Nouvelle Capitalisme » visant à dynamiser l’investissement et à renforcer la place du Japon dans l’écosystème mondial des actifs numériques.
Aujourd’hui, les gains crypto sont considérés comme des revenus divers et soumis à un barème progressif de 5 % à 45 %, auxquels s’ajoute un impôt local de 10 %. Le taux effectif peut donc atteindre 55 %. Sont taxés la vente contre du yen, l’échange crypto-crypto, le paiement de biens et services en crypto ainsi que les revenus de minage, staking, farming et airdrops. En revanche, l’achat, le simple hodl et les transferts de portefeuille à portefeuille ne déclenchent pas d’imposition.
La réforme proposée : un cadre plus favorable
La réforme introduirait deux mesures clés. D’abord, l’imposition des cryptomonnaies au même titre que les actions, avec un taux unique plus compétitif. Ensuite, la possibilité de reporter les pertes sur trois ans, une avancée majeure compte tenu de la volatilité du marché.
L’histoire de la régulation crypto japonaise a été marquée par plusieurs événements : effondrement de Mt. Gox en 2014, reconnaissance du Bitcoin comme moyen de paiement légal en 2017, piratage de Coincheck en 2018, cadre légal pour les stablecoins en 2022 et désormais proposition de reclassification en 2025. Chaque étape a renforcé la sécurité et la clarté réglementaire.
Jusqu’ici, le Japon se distinguait par une fiscalité lourde, contrastant avec les États-Unis et le Royaume-Uni où les cryptomonnaies sont imposées selon des régimes de biens ou de gains en capital. Avec sa réforme, le pays pourrait non seulement se rapprocher de ces standards mais aussi devenir plus attractif encore pour les investisseurs.
Ce que doivent retenir les investisseurs
En attendant 2026, les contribuables japonais restent soumis au régime actuel avec un plafond de 55 %. Les entreprises s’acquittent d’un impôt sur les sociétés de 23,2 % auquel s’ajoutent des taxes locales. Il est essentiel de tenir une comptabilité détaillée en yen, de respecter l’échéance du 15 mars pour les déclarations et de surveiller les annonces de la FSA.
Le Japon semble prêt à passer d’un régime punitif à un cadre compétitif. En alignant la fiscalité crypto sur celle des produits financiers traditionnels, le pays offrirait aux investisseurs une meilleure prévisibilité et renforcerait son rôle de leader mondial dans les actifs numériques.
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